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Homélie du Premier Dimanche de la Passion


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Premier Dimanche de la Passion

 « Amen, Amen dico vobis : si quis sermonem meum servaverit, mortem non videbit in aeternum. »

 

Frères et Sœurs,

 

            En entrant ce dimanche dans le temps de la Passion, l’Église nous invite à réfléchir sur la manière dont nous allons vivre cette année le temps de la Passion. L’Évangile que nous venons d’entendre nous montre principalement deux réalités : premièrement, Jésus confirme sa divinité et la mission qu’il a reçue de son Père ; deuxièmement, nous voyons l’hostilité et le refus d’accueillir ce message prendre forme et se durcir. Je vous propose de préparer nos cœurs à la Passion en suivant ces deux accents : en approfondissant notre communion à Jésus, Fils de Dieu dans un premier temps, pour nous préparer à communier à ses souffrances en unissant les nôtres aux siennes dans l’attente de la victoire de Dieu sur le mal.

 

            Jésus dit : « Celui qui est de Dieu écoute les paroles de Dieu. » Même si tout au long de notre vie chrétienne nous sommes invités à rechercher, à écouter ce que le Seigneur nous dit, peut-être pourrions-nous davantage nous appliquer à cette écoute pendant le temps de la Passion ? Je vous invite très concrètement lorsque vous prenez des temps de prière et que vous lisez la Bible (ou bien en lecture continue, ou bien en lisant les lectures de la messe du jour) à toujours vous demander : qu’est-ce que Dieu me dit personnellement ? Le lieu premier où Dieu nous parle est l’Écriture Sainte. En fait, tout nous est donné, tout nous est dit, dès l’instant que nous avons un cœur ouvert à Dieu et que nous cherchons à L’écouter. Écouter Dieu nous parler implique également d’être dans le silence ; je vais revenir sur ce point un peu plus loin. L’écoute de Dieu se cherche également dans tous les évènements de notre vie et de nos journées. Et je voudrais attirer plus particulièrement votre attention sur les conflits qui peuvent exister dans les familles, les associations, les écoles, ou plus largement entre les pays dans notre monde. Le conflit implique des points de vue différents qui s’expriment ou en tout cas se sont appelés à pouvoir s’exprimer ; encore faut-il accepter de les entendre ou les laisser s’exprimer, ce qui n’est pas toujours gagner…  Dans un souci de vérité, il est toujours bon de chercher à comprendre le point de vue de l’autre, ce qui n’implique pas que vous le faîtes vôtre. Mais il y a des situations où on va entendre les gens, les autres, et nous nous trouvons dans une sorte de confrontation d’opinions. Il est important de ne pas oublier de se mettre à écouter ce que Dieu dit et de ne pas en rester à une simple confrontation d’opinions humaines.  En tant que chrétiens, nous avons des critères pour relire nos positions, celles des uns et des autres ; ces critères sont les règles et les lois que Dieu nous a données : les 10 commandements, les principes évangéliques ou encore l’enseignement de l’Église. Ces données permettent d’objectiver les positions et les opinions. Il faut aussi être capable dans sa propre prière de remettre sous le regard de Dieu pas seulement ce que les autres pensent mais également ce que je pense, au risque de nous retrouver comme les Pharisiens dans l’Évangile, drapés dans leurs certitudes de vérité et qui ont un cœur fermé à la vérité qu’est Dieu. Et puis il faut écouter Dieu. Qu’est-ce que Dieu nous dit ? indépendamment de ce que je pense ou de ce que les autres pensent ?

 

            La qualité de cette prière, de l’écoute de Dieu, dépend de la qualité de notre silence. Et je voudrais revenir un petit peu sur la question du silence. La parole de Dieu naît du silence. Si nous ne sommes pas dans un silence intérieur, il ne nous est pas possible d’entendre et d’écouter ce que le Seigneur nous dit. L’histoire du prophète Elie nous le rappelle : le Seigneur avait promis à Elie de se manifester à lui. Il y eut d’abord un tremblement de terre et le livre des Rois nous rapporte que Dieu n’était pas dans le tremblement de terre. Puis il y eut un ouragan, le Seigneur n’était pas dans l’ouragan. Enfin il eut une bise légère, et le Seigneur était dans ce souffle de vent très ténu.

            Frères et sœurs, il nous faut apprendre à apprivoiser et à habiter le silence. Le silence n’est pas le vide, il ne résulte pas d’une absence d’action ou de quelque chose qui serait mort. Le silence est en fait la plénitude de Dieu à laquelle il faut apprendre à nous ouvrir. C’est dans le silence que nous pourrons recevoir la parole du Seigneur.

            Nous pouvons nous-mêmes dans notre vie faire l’expérience du silence de Dieu ; du silence où nous accueillons sa Parole, mais du silence dans lequel parfois nous restons et qui nous déstabilise.  Lorsque nous faisons l’expérience du silence de Dieu, notamment dans notre prière ou suite à une demande, il faut toujours nous redire que Dieu entend toujours tout, même si ce que nous lui disons n’est ni beau, ni vrai, ni bien dit. Le silence de Dieu est une réponse à interpréter. C’est une réponse qui nous renvoie à notre liberté. Jésus nous appelle par le silence avec lequel Il nous répond à nous réajuster et à nous replacer correctement. Et Il nous fait confiance sur ce travail de réajustement. Nous le verrons par exemple lors du procès de Jésus avec Pilate ; à un moment donné, Jésus ne répondra plus, Il ne se défendra plus. Par ce qu’Il sait que cela ne servira plus à rien pour ouvrir le chemin du salut dans le cœur des personnes. Quant à sa défense, Jésus manifeste la vérité jusqu’au bout, mais Il sait aussi qu’il faut que cette injustice s’accomplisse. Le silence de Dieu est toujours un appel à un approfondissement intérieur, à un réajustement dans la vérité et alors, la Parole surgira qui nous donnera consistance.

            Si nous devons apprendre à habiter le silence, il nous faut aussi, Frères et Sœurs, apprendre à maîtriser notre parole et plus exactement à équilibrer notre parole et notre silence, ce qu’il est juste et bon de dire avec le silence qui nous protège des mensonges et du fait de dire n’importe quoi. Le maître de cet équilibre entre la réserve, le silence qui nous protège de parler à temps et à contretemps, et ce qu’il est nécessaire de dire pour œuvrer à la vérité et au bien, est l’Esprit-Saint qui nous dira quand il faut parler et quand il faut se taire. En habitant le silence, la Parole de Dieu aura plus d’importance et de poids pour nous, et notre propre parole n’en sera que plus forte et plus remplie de Dieu .

 

            Frères et Sœurs, en entrant dans ce temps de la Passion, travaillons l’habitation du silence sacré. Cherchons Dieu dans le silence, dans notre prière. Alors nous pourrons vraiment nous unir à Celui qui a déjà souffert la Passion pour nous faire communier à sa victoire et à la Résurrection. Amen ! 

 
 
 

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