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Homélie du 5ème Dimanche de Carême


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5ème Dimanche de Carême

« Moi je suis la résurrection et la vie. »

 

Frères et sœurs,

 

            La résurrection de Lazare précède, amène et prépare la Résurrection de Jésus. En effet, elle se déroule quelques jours ou quelques semaines avant la Passion de Jésus puisque, au cours de la Passion, tel ou tel personnage va évoquer la résurrection de Lazare qui précédait de peu. Au début de l’Évangile que nous entendons, Jésus lui-même intègre la résurrection de Lazare dont Il sait qu’Il va la réaliser à sa propre Résurrection. Nous le voyons lorsqu’Il répond au sujet de la maladie de Lazare : « Cette maladie ne conduit pas à la mort, elle est pour la gloire de Dieu, afin que par elle, le Fils de Dieu soit glorifié. » La glorification dont il est ici question est l’annonce de la Résurrection de Jésus qui triomphera du mal et de la mort.

Par ailleurs, nous retrouvons, comme la semaine dernière, le fait que Jésus tirera le bien d’un mal. Il évoque la maladie de Lazare, il va évoquer sa mort de manière très claire, mais tout de suite, Il l’intègre dans la perspective de la glorification de Dieu. La puissance de la croix est déjà révélée, elle qui fait jaillir le bien d’un mal.

Enfin nous voyons sur ce point que Jésus rapproche la foi en la résurrection du peuple juif de sa propre personne. Il dit en effet à Marthe : « Moi je suis la résurrection et la vie. (…) Crois-tu cela ? » Les Juifs ont progressivement au cours de leur histoire et de la révélation divine acquis la foi et l’espérance en la résurrection. Nous en avons une trace très explicite dans la Bible avec l’histoire du livre des Macchabées au deuxième siècle avant Jésus-Christ, où certains Juifs qui ont refusé de passer au polythéisme et à l’hellénisme, et qui ont voulu garder leurs traditions de foi, vont mourir martyrisés. Il y a cet épisode célèbre d’une mère qui va voir ses 7 fils être tués parce qu’ils vont refuser d’abjurer la foi de leur peuple. Et ces 7 frères envisagent la perspective de la mort avec une certaine sérénité puisqu’ils disent qu’ils savent qu’ils se retrouveront au-delà de la mort dans la résurrection. Ce qui est frappant dans le passage d’Évangile du jour, c’est que Jésus va rapprocher la foi en la résurrection de sa personne en disant qu’Il est Lui-même la résurrection. L’Écriture nous montre ainsi qu’on arrive à une sorte d’accomplissement en la personne de Jésus.

 

Je voudrais maintenant regarder avec vous les deux actes de foi des sœurs de Lazare. Ces derniers nous donnent une indication importante sur la foi en la résurrection, sur le contenu même de la résurrection et ils peuvent nous aider nous-mêmes lorsque nous sommes confrontés à la mort ou bien de proches ou bien lorsque nous envisageons notre propre mort. Marthe dit à Jésus : « Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort. Mais je sais que, maintenant encore, Dieu t’accordera tout ce que tu lui demanderas. » L’affection et la proximité que Marthe et Marie ont avec Jésus leur font pressentir que la présence de Jésus, la puissance de Vie qui est en Lui, auraient empêché le mal de terrasser leur frère Lazare. En fait, l’amour qu’elles ont pour Jésus leur font déjà pressentir la victoire de Jésus sur le mal et le fait que la seule présence de Jésus aurait suffi à empêcher la mort. Quoi qu’il en soit Jésus a permis que Lazare meure mais pour vaincre la mort après. Dans l’un ou l‘autre cas, l'amour qu'elles ont pour Jésus les font déjà pressentir que Jésus a, en Lui-même, la puissance de triompher de la mort. Marie fait presque mot pour mot le même acte de foi : « Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort. »

Ce qui est intéressant voyez-vous, c’est que la proximité, l’amour, et la familiarité qu’elles ont avec Jésus les conduisent déjà à pressentir la victoire sur la mort. Ces actes de foi nous révèlent en réalité le lien profond qui existe entre l’amour et la résurrection. De manière générale, lorsque nous sommes confrontés à la mort, ce qui nous fait souffrir c’est justement l’amour que nous avons pour les gens, amour qui ne peut plus s’exprimer de manière humaine, qui en tout cas ne peut plus avoir de réponse humaine. Mais cette force humaine qu’est l’amour nous fait pressentir au plus profond de nous-mêmes que notre nature cherche à continuer la relation. D’un point de vue naturel, l’amour nous pousse déjà à chercher au-delà de la mort. Et ce dynamisme naturel qui agit en chacun de nous va pouvoir trouver son aboutissement après la résurrection de Jésus qui vient nous révéler que la relation avec les personnes connues et aimées peut s’épanouir, mais autrement que dans le cadre d’une relation humaine.

Le deuxième élément important de cette réflexion est que la résurrection de Jésus est simplement la manifestation de l’Amour tout-puissant de Dieu, Amour tellement puissant qu’il n’a pas pu être bloqué par la mort et qu’il la dépasse. Voilà pourquoi l’amour et la résurrection sont intimement liés. C'est en fait, pourrait-on dire, la même réalité mais que Dieu a révélé au point le plus haut et le plus sublime dans l’évènement de la Résurrection. Naturellement, on peut dire que l’amour nous conduit à la résurrection. Et nous le vérifierons d’ailleurs avec la figure de l’Apôtre Saint-Jean, le disciple bien-aimé, qui a aimé Jésus de manière bien plus pure et bien plus profonde que les autres Apôtres, et qui immédiatement, accède à la Résurrection, alors qu’il faudra beaucoup de temps, et passer par beaucoup de réserves, d’obstacles, pour les autres. On pourrait dire pour synthétiser que la Résurrection est la manifestation surnaturelle de la force de l’amour.

Je tire deux conséquences de ce que je vous dis : premièrement cela nous amène à relire ou reconsidérer la relation avec nos défunts par rapport à l’amour que nous leur avons porté ou que nous leur portons. Deuxièmement, à la suite des sœurs Marthe et Marie, cela veut dire que plus nous seront familiers et intimes avec Jésus dans la relation que nous avons avec Lui, plus nous serons ouverts en profondeur à la réalité de la Résurrection et à la Vie éternelle.

 

Pour terminer, je voudrais, à partir de cet Évangile, revenir à ce que le sacrement du baptême nous donne. Le baptême nous donne la vie du Ressuscité c’est-à-dire la vie divine ou dit autrement, la puissance de la Résurrection. Pour dire les choses de manière très simple : celui qui est baptisé a reçu dans son être ta puissance de la Résurrection ; celui qui n’est pas baptisé ne l’a pas encore reçue. Voilà une différence fondamentale entre les baptisés et les non-baptisés. Le baptisé a reçu l’amour tout puissant de Dieu, qui par nature a déjà triomphé de la mort. Le non-baptisé n’a pas encore reçu cette puissance d’amour. Cela ne veut pas dire qu’il ne peut pas ou ne sait pas aimer, qu’il n’est pas appelé au salut et que Dieu ne le sauve pas par des moyens qui lui sont propres, mais en tout cas il n’a pas reçu le don de cette puissance d’amour.

Je reprends pour terminer une des paroles de Jésus à Marthe : « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; et tout homme qui vit et croit en moi ne mourra jamais. » La foi, également donnée dans le sacrement du baptême comme don de Dieu, nous fait accéder, selon les paroles de Jésus, à la Résurrection et à la Vie éternelle. À la lumière de ces quelques réflexions très simples, Frères et Sœurs, vous comprenez combien le baptême est important et décisif dans les dons qu’il nous fait ; et vous chers catéchumènes, vous comprenez ce que vous vous apprêtez à recevoir dans maintenant quelques jours.

Que l’épisode de la Résurrection de Lazare que nous venons de méditer, affermisse notre foi en la Résurrection de Jésus et prépare nos cœurs à recevoir ou à renouveler notre accueil de la force de la Résurrection qui nous est donnée ou qui nous sera donnée dans le sacrement du baptême à Pâques. Amen !  

 
 
 

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