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Homélie de la Solennité de St Joseph

Photo du rédacteur: Paroisse Saint LouisParoisse Saint Louis

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Solennité de St Joseph

« Comment se fait-il que vous m’ayez cherché ? Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père ? »

 

Chers Frères et Sœurs,

 

            Le passage d’Évangile que nous méditons est très important puisque c’est une des premières traces qui nous montre qu’à l’âge de 12 ans, Jésus a conscience de sa nature divine. Je voudrais à travers ce passage d’Évangile méditer avec vous sur la paternité de Saint-Joseph.

 

            L’épisode de l’Annonciation à Joseph qui est un autre Évangile possible pour cette solennité, l’attitude de vie de Saint-Joseph nous montre, tout comme Marie, que St Joseph se fait coopérateur de l’œuvre de Dieu. Et en même temps que Joseph accepte de coopérer à l’œuvre de Dieu, il découvre au jour le jour le dessein du Seigneur qui s’accomplit. Lors de l’Annonciation, Marie offre son humanité au Fils de Dieu qui est venu justement assumer notre humanité. La divinité de Jésus lui est transmise par l’Esprit-Saint qui vient féconder Marie. Dès lors, Joseph n’assumera pas une paternité biologique pour l’enfant mais une paternité d’un autre ordre, qui va consister à veiller sur la croissance et l’éducation de Jésus, et qui va servir le projet de Dieu en inscrivant le Fils de Dieu dans la lignée de David, dans une société, dans une culture, dans notre temporalité et notre histoire. L’apport de Joseph au dessein du Seigneur est irremplaçable. En faisant entrer le Fils de Dieu dans notre humanité, sans la lui avoir lui-même donnée, Joseph contribue à établir la paternité de Dieu sur le peuple d’Israël. Avec Joseph, la prophétie de Nathan à David, entendue en première lecture devient vraie : « Moi je serai pour lui un Père ; et lui sera pour moi un Fils. » En renonçant à exercer une paternité biologique, en acceptant d’assumer une paternité civile pourrions-nous dire, ou bien adoptive, Joseph servira la croissance et l’épanouissement de la paternité de Dieu sur son peuple et plus largement sur notre monde. La fécondité de cette paternité divine est à la mesure du renoncement de Joseph à sa paternité biologique.

 

            Le sacrifice auquel Joseph consent nous montre que toute vraie paternité vient de Dieu et de Dieu seul. On peut alors dire que les autres formes d’expression de paternité, qu’elles soient biologique, spirituelle, civile ou adoptive, ne sont que des paternités secondaires au sens où elles sont toutes en dépendance de l’origine qui provient de Dieu. On peut dire que ce sont des ‘paternités participées’. La deuxième lecture nous montre un exemple important de cette paternité à travers la figure d’Abraham dont l’auteur nous dit qu’il est le Père d’un grand nombre de nations par la foi qu’il a eu en Dieu. C’est par sa foi et par son obéissance qu’Abraham est devenu le Père de tous les croyants. C’est par sa foi et son obéissance au projet de Dieu que Joseph a servi l’exercice de la paternité divine. En soumettant leur propre paternité à celle de Dieu, Abraham et Joseph ont fait l’expérience de la fécondité de la paternité divine.

Frères et sœurs, ces quelques réflexions m’amènent à deux remarques. Premièrement, prenons garde à ce que ceux qui exercent une paternité, qu’elle soit biologique, spirituelle, ou d’un autre ordre, n’exercent pas une paternité absolue. Qu’ils gardent bien en mémoire que leur paternité n’est qu’une ‘paternité participée’ à celle de Dieu qui seul, Lui, est un Père complet et entier. D’autre part, le fait de placer de manière juste l’exercice de sa paternité par rapport à la paternité de Dieu amène à une certaine ‘désabsolutisation’. Et cette ‘désabsolutisation’ se vérifie dans le fait que les parents ne sont pas propriétaires de leurs enfants. L’exercice d’une juste paternité doit consister à permettre à l’enfant de devenir enfant de Dieu et de grandir dans la relation à Dieu. Ce que je dis de la paternité est également valable de la maternité.

Chers pères de famille, vous tous qui d’une manière ou d'une autre exercez une certaine paternité, posez-vous cette question : comment l’exercice de votre paternité sert-elle la croissance de ceux que vous accompagnez ou qui sont vos enfants dans la relation à Dieu ?

 

            Frères et sœurs, il ne vous échappera pas qu’aujourd’hui nos sociétés occidentales connaissent une crise de la paternité. À cela s’ajoute la promotion de mouvements féministes qui contestent la place de l’homme dans la société, l’idéologie du wakisme. Nous voyons de manière heureuse s’écrouler cette terrible et ridicule idéologie contre nature et les gens retrouver le bon sens. Si des lois sont nécessaires pour déconstruire ce qui a été malheureusement construit, ces dernières ne sont pas suffisantes. La véritable cause de la crise de la paternité est liée à la crise de Dieu dans nos sociétés. La relativisation de la foi, le combat contre Dieu, mené sous le voile de la laïcité, la déconnexion de nos systèmes législatifs par rapport à la Loi naturelle sont la cause de l’effacement de Dieu dans notre société et dans nos modes de vie. Si tous nous rechoisissons de mettre Dieu à la première place, d’ordonner nos vies à Lui et à ce que l’Église nous invite à vivre, alors chacun, hommes et femmes, parents et enfants, père et mère, retrouveront leur juste place et l’exercice d’une juste paternité et d’une juste maternité.

 

Confions à Saint-Joseph notre société en pleine mutation qui peut choisir le meilleur comme le pire. Confions à Saint-Joseph, patron de la Sainte Famille, toutes les familles de France et plus particulièrement celles qui habitent notre paroisse, celles qui connaissent des difficultés, celles qui se déconstruisent. Confions à Saint-Joseph, protecteur de l’Église, notre Église afin qu’elle puisse servir la rencontre avec Dieu et mettre en œuvre l’exercice d’une juste paternité de Dieu qui veut faire de chacun de nous ses enfants. Amen !

 
 

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