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Photo du rédacteurParoisse Saint Louis

Homélie de la Solennité de Noël - Messe du Jour


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Solennité de Noël

Messe du Jour

« Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire. »


Chers Frères et Sœurs,

L’évangile de la Messe de la nuit de Noël, tiré de saint Luc, nous a rappelé le contexte de la naissance du Fils de Dieu : le recensement, l’absence de place à la maison commune, la venue de quelques bergers invités par les anges. Les textes de la messe de l’Aurore, autrement appelée la Messe des bergers, nous fait contempler la grâce faisant son œuvre dans les cœurs. Ainsi, la lumière du Christ a resplendi dans l’âme des bergers qui quittèrent la sainte étable glorifiant et louant Dieu pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu. Marie, de son côté, retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur. La Messe du jour s’attache maintenant à la contemplation de la naissance éternelle du Verbe dans le sein du Père. Le prologue de l’Évangile selon saint Jean évoque ce mystère au cœur de la Sainte Trinité en quelques mots si familiers : « Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. Il était au commencement auprès de Dieu. » Plus loin, le même texte, qui n’évoque pas la naissance de Jésus, résume le mystère de l’Incarnation dans un raccourci éblouissant de simplicité : « Et le Verbe s’est fait chair. » (Jn 1,14)

Si l’on considère l’ensemble des textes de ces trois Messes, il faut reconnaître que la naissance éternelle du Verbe dans le sein du Père, l’Incarnation à Bethléem, ou encore la naissance dans les âmes des fidèles, y sont abondamment mentionnées. Au cœur du mystère de Noël se trouve la seconde Personne de la Trinité en ses deux natures : la nature divine engendrée de toute éternité, et la nature humaine née de la Vierge Marie et dans le temps : deux natures pour une Personne. L’engendrement du Fils de Dieu n’a jamais cessé de se produire dans notre temps par la grâce de Dieu agissante, par la grâce de la prière, par la grâce des sacrements. L’auteur de la Lettre aux Hébreux évoque cette génération continue : « À bien des reprises et de bien des manières, Dieu, dans le passé, a parlé à nos pères par les prophètes ; mais à la fin, en ces jours où nous sommes, Il nous a parlé par son Fils qu’Il a établi héritier de toute chose et par qui il a créé le monde. » Et il continue : « Le fils qui porte l’univers par sa parole puissante, après avoir accompli la purification des péchés, s’est assis à la droite de la majesté divine dans les cieux. »

Quant à la nature humaine, elle s’est élevée au Ciel au terme de la vie terrestre du Seigneur le jour de l’Ascension. Les actes posés par cette nature étaient l’œuvre de la Personne, non pas de la nature. Aujourd’hui, la nature humaine du Verbe de Dieu demeure auprès de Dieu. Néanmoins, sa présence n’a pas totalement disparu. Le Seigneur a voulu demeurer parmi nous en sa présence eucharistique, sacramentelle, nous laissant son corps, son sang, son âme et sa divinité sous les espèces du pain et du vin. Le lien entre Noël et l’Eucharistie est à ce point fort que, dans la forme traditionnelle de la messe selon le Missel de St Pie V, la messe s’achevait par le dernier Évangile qui est la lecture du Prologue de St Jean, entendu tout à l’heure. La messe et la Communion prolongent l’Incarnation et la Naissance de Jésus.

Il y a 800 ans, alors que saint François d’Assise mettait en scène la première crèche vivante à Greccio, la mangeoire demeurait vide. Un petit autel la surplombait où un prêtre célébrait la Messe. Le message était clair. L’Enfant n’était pas dans la crèche. C’est ailleurs qu’il fallait le chercher. Dans la crèche, il n’aurait pu y avoir qu’un enfant de cire, qu’une évocation du véritable Enfant né il y a plusieurs siècles. C’est sur l’autel qu’il était là, présent. Bethléem devient réellement pour nous ce que signifie ce nom : la « maison du pain. » Là prend chair celui qui se fait pain vivant de l’humanité. L’eucharistie nous donne de Le rejoindre. Par le mystère de l’Incarnation et à travers le mystère pascal, nous communions par l’humanité du Christ à la Personne du Verbe de Dieu. Sa vie divine alors nous vivifie. Jésus naît en nous pour que nous renaissions en Dieu. A Bethléem, le Christ, pain vivant, se fait pain vivifiant. Quelques grammes de pain, quelques gouttes de vin, la parole du prêtre... le Seigneur est présent devant nous puis dans notre cœur. Par son Incarnation, le Christ rétablit la communion brisée par le péché entre Dieu et l’homme. L’abîme de la haine est comblé par un abîme infiniment plus grand d’amour. Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu. À Noël, Dieu et l’homme sont réconciliés en la Personne de Jésus, Verbe de Dieu fait chair.

Sous les traits d’un Enfant qui offre sa vie, Dieu se fait plus démuni que le plus démuni des hommes, invitant chaque homme à accueillir le Fils de Dieu et invitant chaque homme au don de sa propre vie. Ainsi le Seigneur invitera Nicodème, le pharisien, venu à sa rencontre de nuit, à prendre le chemin de la crèche, le chemin de la renaissance de l’eau et de l’Esprit dans le Christ : « La lumière est venue dans le monde, et les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises. Celui qui fait la vérité vient à la lumière, pour qu’il soit manifeste que ses œuvres ont été accomplies en union avec Dieu. » nous dit St Jean dans l’Évangile du jour.

Frères et Sœurs, laissons-nous donc, en ces saints jours, illuminer par la splendeur vivifiante du Verbe de Dieu incarné. Accueillons la vraie paix qui vient du ciel et que le monde attend de nous. Par notre participation à la Messe au moins tous les dimanches, laissons la naissance du Fils de Dieu se renouveler dans notre cœur et dans notre monde pour qu’advienne le Salut et la Réconciliation offerts en Jésus. Joyeux et Saint Noël ! Amen !

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