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Actualités de la paroisse: Blog2
Photo du rédacteurParoisse Saint Louis

Homélie de la Solennité de Noël - Messe de la Nuit


Solennité de Noël

 Messe de la Nuit

« Sur les habitants du pays de l’ombre, une lumière a resplendi. »

 

Chers Frères et Sœurs,

 

            Nous nous retrouvons au cœur de cette nuit pour accueillir la Lumière de Dieu qui jaillit des ténèbres pour naître dans une mangeoire sous les traits d’un Nouveau-Né. Toute la liturgie de Noël est marquée par la Lumière. Dans la première lecture, le prophète Isaïe annonce : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière; et sur les habitants du pays de l’ombre, une lumière a resplendi. » Dans la deuxième lecture, l’apôtre Saint-Paul écrit à Tite : « Bien-aimé, la grâce de Dieu s’est manifestée pour le salut de tous les hommes. » ‘S’est manifestée’ appartient au langage grec et dans ce contexte dit la même chose que ce que l'hébreu exprime par les mots ‘une lumière a resplendi ». Enfin l’Évangile de la nativité nous redit : « L’ange du Seigneur se présenta devant eux, et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière. »

            Frères et sœurs, il y a peu, un catéchumène nous demandait lors d’une des séances de catéchisme si Jésus était vraiment né le 25 décembre. En fait nous ne le savons pas précisément. L’ancienne date de célébration de Noël était le 6 janvier date à laquelle nous fêtons l’Épiphanie, c’est-à-dire l’arrivée des Mages à Bethléem qui viennent adorer l’enfant Dieu et lui apporter des cadeaux. La Nativité du Fils de Dieu était la première Épiphanie, c’est-à-dire la première manifestation, de l’Enfant-Dieu au monde. Cette date s’est conservée dans l’Église orthodoxe. Pour sa part, l’Église catholique a fait le choix de mettre la date de Noël à la place de la fête celte de Genimalacta, qui était la fête de la grande naissance, de la naissance de l’Enfant du soleil. Cette fête correspondait au solstice d’hiver, appelée en latin Sol invictus (le Soleil invaincu) soit à l’apogée de l’hiver à partir duquel la lumière du soleil va commencer de nouveau à croître. Pour les chrétiens, le Christ étant la Vraie Lumière et le Vrai Soleil, il a paru évident de faire coïncider la Naissance de Jésus avec cette fête païenne pour la christianiser.

Il n’en demeure pas moins vrai que la lumière de Dieu nous a rejoints dans les ténèbres, dans les ténèbres de la nuit, dans les ténèbres du monde. C’est une des premières Bonne Nouvelle de cette fête de Noël : Dieu nous rejoint dans nos ténèbres. Par bien des aspects, notre monde aujourd’hui est rempli de ténèbres : les ténèbres de la guerre, les ténèbres du refus de Dieu, les ténèbres des perturbations climatiques aux quelles nous sommes devenus aujourd’hui beaucoup plus sensibles. Nous nous scandalisons aujourd’hui de modes de vie qui abîment la nature, la planète, quand nous vivons selon des lois qui ne respectent pas ce que permet la nature ou qui vont contre l’ordre naturel : ainsi en est-il des lois relatives à la filiation, ainsi en va-t-il des réflexions liées à l’idéologie du genre, aux pressions du wakisme, qui contribuent à mettre la confusion dans les repères et les mentalités. Ce soir nous accueillons cette Bonne Nouvelle venant de Dieu : la lumière vient nous rejoindre dans nos ténèbres ; et c’est là qu’elle vient naître.

 

            Comme l’évoque le cycle naturel qui va suivre la fête de Noël, la lumière va désormais grandir. S’ouvre alors un chemin que nous sommes invités à suivre. Ce chemin est un chemin d’humilité et de foi.

            C’est un chemin d’humilité tout d’abord pour Dieu qui, de l’éternité où Il est, décide d’entrer et de se soumettre au temps. C’est un chemin d’humilité pour Dieu qui, de parfait et de tout-puissant qu’il est, accepte de s’incarner dans la nature humaine qui est limitée et pas toute puissante. C’est un chemin d’humilité pour Dieu parce qu’Il s’abaisse dans un nouveau-né, se rendant le plus dépendant, le plus fragile et vulnérable possible. Ce chemin d’humilité a également été pris par Marie et Joseph, qui durent s’exécuter et partir se faire recenser selon l’ordre de l’empereur Auguste. Chemin d’humilité encore parce que Marie était enceinte et que le chemin s’avérait compliqué, parce qu’ils n’ont pas trouvé de place pour passer la nuit. Dieu a pris le chemin de l’humilité pour nous rejoindre et Il nous invite nous-aussi à emprunter le même chemin.

            Mais avec Noël, Jésus commence lui aussi un autre chemin d’humilité qui Le conduira jusqu’à la Passion. Jésus né dans un contexte où Il n’est pas accueilli ; Il mourra dans un contexte où Il est rejeté. Jésus nous entraîne dans ce chemin, où l’on peut se laisser toucher par le regard de ce nouveau-né qui Le conduira jusqu’à sa Pâques pour que l’homme puisse accomplir sa propre Pâque. À Bethléem ou sur le Golgotha c’est un même, unique et éternel amour qui s’incarne et s’exprime. Ce chemin que Jésus entreprend et qu’Il nous invite à prendre nous-aussi à notre tour nous enseigne 2 points importants. Tout d’abord à avoir foi dans le fait que Dieu demeure au cœur de toutes les situations ténébreuses. Il est là. Et puis, Jésus nous invite à attendre la manifestation de Dieu en veillant, à l’image des bergers de l’Évangile. On dit souvent que Noël est la fête des enfants ou qu’à l’occasion de Noël nous redevenons comme des enfants, accueillant simplement et de manière émerveillée le mystère de Dieu ; ce n’est pas faux. Mais la raison profonde est que la fête de Noël, pour être accueillie et vécue, demande l’humilité des enfants.

 

            La deuxième Bonne Nouvelle de cette nuit, outre le fait que Dieu nous rejoigne et renaisse dans nos ténèbres, est le don de la paix qui est fait aux hommes. À nouveau, l’ensemble des textes entendus ce soir évoque ce don. Le prophète Isaïe évoque le nom de l’enfant qui naîtra : « Son nom est proclamé : conseiller merveilleux, Dieu fort, Père à jamais, prince de la paix ». L’Évangile quant à lui nous redonne à entendre le message de l’ange aux bergers : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu’Il aime ». La paix qui naît à Noël est liée à la présence de Dieu, de Jésus ; elle naît dans une étable à Bethléem. Les premiers bénéficiaires de cette paix sont les bergers, ce groupe d’hommes qui vit dehors dans la nuit et qui reste à garder les troupeaux. À l’époque, les bergers étaient méprisés ; ils étaient considérés comme peu fiables et au tribunal, n’étaient pas admis en qualité de témoin. Qui étaient-ils en vérité ? Oh, ce n’étaient pas des gens de vertu héroïque, c’était des âmes simples, des gens qui n’étaient pas enfermés sur eux-mêmes et leur univers, mais qui étaient dans tous les sens du terme des veilleurs. Veilleur parce qu’ils surveillaient leur troupeau, ils les protégeaient, mais aussi parce qu’ils étaient disponibles à l’irruption de l’inconnu et donc de Dieu dans leur vie. Tels sont les premiers récipiendaires de la paix. Le message de Noël est clair : la paix ne peut pas exister en l’absence de Dieu. La paix naît de Dieu ; comme elle naîtra du Ressuscité qui donnera sa paix aux Apôtres auxquels Il apparaîtra.

 

Frères et sœurs, je le disais plus haut, la paix de Noël naît dans la crèche de Bethléem. Bethléem signifie littéralement en hébreu ‘la maison du pain’. La paix de Dieu renaît à chaque fois que la messe est célébrée et que nous communions au Christ, source de toute paix. Lorsque nous sommes à la messe, nous assistons liturgiquement à la naissance de Jésus à Bethléem, à l’Incarnation de Dieu qui vient dans notre corps et dans notre être, mais aussi à la Passion et à la Résurrection de Jésus. La messe actualise tous les mystères de la vie du Christ. Puissions-nous prolonger cette fête de Noël à chaque fois que nous allons à la messe où nous devenons nous-aussi des artisans de paix et des porteurs de la Bonne Nouvelle de la venue de Dieu dans notre monde. Joyeux et saint Noël à vous, Amen !

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