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Homélie de la Cène du Seigneur


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 Cène du Seigneur

 « Le sang sera pour vous un signe, sur les maisons où vous serez. Je verrai le sang, et je passerai : vous ne serez pas atteints par le fléau dont je frapperai le pays d’Égypte. »

 

Chers Frères et Sœurs,

Chères Sarah et Émilie qui allez communier pour la première fois,

 

            Cette messe est particulièrement importante, non seulement parce qu’elle ouvre le Triduum pascal, mais parce qu’elle commémore l’Institution par Jésus des sacrements de l’Eucharistie et de l’Ordre, avant même qu’Il ne vive sa Passion et, en quelque sorte, avant même qu’Il ne s’offre humainement sur la croix. Au début de ces jours saints, Jésus a voulu transmettre le don de sa vie, son sacrifice, sous les espèces sacramentelles à travers un rite que l’on appellera la messe. On ne peut pas comprendre le sacrement de l’ordre, le sacerdoce, indépendamment de son lien à l’Eucharistie.

 

            En premier lieu, ces deux sacrements naissent en même temps des paroles de Jésus : « Vous ferez cela en mémoire de moi. » En prononçant ces paroles, Jésus confie à l’Église le rite de la messe et Il confie la mission à ses Apôtres de perpétuer ce rite. Le sacrement de l’ordre dépend du sacrement de l’Eucharistie, il lui est ordonné. Très concrètement, cela veut dire qu’on ne peut pas penser le sacerdoce indépendamment de la messe. Le sacerdoce est un moyen ordonné à la perpétuation du rite sacramentel institué par Jésus qui est la messe.

Frères et sœurs, le peuple de Dieu, l’Église, attendent beaucoup de choses des prêtres : qu’ils soient des hommes de prière, qu’ils soient disponibles, qu’ils accompagnent les malades, les mourants, ceux qui souffrent, qu’ils soient présents aux réalités de notre monde, social, pour une part politique. Oui, tout cela est juste et peut se comprendre, mais tout cela est secondaire. La première réalité que l’on doit attendre du sacerdoce est que le prêtre célèbre la messe et qu’il rende présent, par son ministère, le sacrifice et les fruits du sacrifice de Jésus pour vous et pour le monde.

            On ne peut pas comprendre le sacerdoce aujourd’hui indépendamment de son lien à l’Eucharistie. Je reviendrai sur ce point plus loin, mais il y a ici certainement une clé pour un appel aux vocations sacerdotales : notre propre dévotion et notre propre lien à la messe et au culte eucharistique. Plus une paroisse adorera le Saint-Sacrement, plus les fidèles serons présents à la messe et communieront au Sacrifice du Christ, plus les vocations sacerdotales fleuriront.

 

            Mais je voudrais m’arrêter maintenant sur le rite sacramentel que Jésus confie à son Église pour vous en souligner quelques aspects. Tout d’abord, ce rite nous fait entrer dans la Nouvelle Alliance. Le dernier repas de Jésus avec ses Apôtres, la Cène, fait écho au premier repas de Jésus avec ses disciples, lorsqu’Il inaugure son ministère aux Noces de Cana. Lors des noces de Cana, Jésus accomplit son premier miracle qui consiste à transformer de l’eau en vin pour la joie des mariés et des convives. La transformation de l’eau en vin signifiait déjà le passage de l’Ancienne Alliance, avec les rites de purification accomplis avec de l’eau, à la Nouvelle Alliance, avec le vin, signe du Sang du Christ. Saint-Paul nous rapporte les paroles de Jésus dans la deuxième lecture : « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang. Chaque fois que vous en boirez, faites cela en mémoire de moi. »

            Ainsi donc, le rite sacramentel qu’établit Jésus accomplit un rite très ancien fait par les Hébreux au moment de la Pâque ; il s’agissait de mettre sur les deux montants et le linteau des maisons des Hébreux le sang de l’Agneau immolé à cette occasion. Cette marque du sang sur la maison des Hébreux protégeait ces derniers du fléau de la mort qui allait frapper tous les premiers-nés au pays d’Égypte. Le rite annoncé était très clair : le sang de l’Agneau immolé à Pâques protégeait les Hébreux de la mort. À travers l’offrande même de son Sang, le sang de Jésus, l’Agneau immolé à Pâques, nous protège de la mort définitive.

Frères et Sœurs, il nous faut repenser à cela à chaque fois que nous sommes à la messe, à chaque fois que nous communions, même si nous ne communions qu’au Corps du Christ. La nourriture que nous consommons à la messe nous affranchit de la mort définitive. Jésus nous fait déjà participer à sa victoire sur la mort et à sa Résurrection.

            Je voudrais attirer votre attention sur un autre aspect de ce rite. Il ne vous échappera pas que le rite sacramentel de la messe est institué juste avant le drame de la Passion qui va faire éclater tout l’équilibre, toutes les certitudes et les prétentions des disciples et des Apôtres. Tous vont être frappés par la Passion, vont fuir, renier, trahir et se disperser. Simplement, l’institution de l’Eucharistie qui précède le drame de la Passion est déjà l’antidote qui donne la victoire de la Résurrection, et qui donne le pardon de Jésus sur toutes nos trahisons, notre péché et nos désunions. Il y a dans le sacrement de l’Eucharistie un médicament de réparation contre le péché, un remède qui nous donne le pardon de Dieu et qui crée une nouvelle unité après l’éclatement produit par la Passion. La communion au Corps du Christ est ce qui constitue une nouvelle unité du groupe des disciples ; elle fonde et constitue le Corps du Christ que l’on appelle l’Église.

            Frères et sœurs, pensez à ceci lorsque vous allez communier : en communiant, vous affermissez l’unité des disciples du Christ, l’unité de l’Église au-delà des divergences de points de vue politiques, de sensibilités religieuses, spirituelles ou liturgiques, au-delà même des disputes et des conflits qui peuvent exister entre les Chrétiens et vous renforcez le Corps du Christ qu’est l’Église en faisant grandir l’amour qui unit les chrétiens.

            Enfin je voudrais vous laisser un dernier aspect à méditer à traverse ce rite sacramentel que Jésus nous confie. Au cœur même de ce rite se situe un mystère de transformation que l’on appelle la transsubstantiation : les substances du pain et du vin deviennent les substances du Corps et du Sang du Christ. Lorsque nous communions à ce rite, ce même processus de transformation agit au plus profond de nous pour transformer notre humanité, qui reçoit, en divinité qui est reçue. Le mystère de la transsubstantiation qui est au cœur du mystère de la messe agit au plus profond de nous pour nous transformer progressivement en Dieu ou plutôt pour laisser Dieu transformer notre être, notre humanité. L’Eucharistie est la meilleure préparation au face-à-face avec Dieu que nous vivrons dans l’éternité.

 

            Pour finir, Frères et Sœurs, je voudrais revenir au sacrement de l’ordre dont je vous disais au début qu’on ne peut le comprendre indépendamment de son lien à l’Eucharistie. Tout d’abord, parce que le sacrement de la messe est le lieu où Jésus se donne totalement, les ministres ordonnés à la célébration de ce sacrement sont appelés à se donner totalement eux-aussi en lien avec ce rite. C’est la raison pour laquelle le célibat sacerdotal est le moyen le plus radical pour favoriser le don des ministres au service de l’Eucharistie. On peut trouver plein de raisons pour justifier ou expliquer le célibat sacerdotal ; on peut trouver plein de contrarguments. La question n’est pas là, la question est que le célibat sacerdotal est dans le fond une aide au don total des ministres ordonnés pour la célébration eucharistique.

Et c’est la Frères et Sœurs qu’il vous faut aider les prêtres dans le célibat qu’ils ont choisi. Il faut en premier lieu apprendre à estimer le célibat sacerdotal, à le protéger, en vivant de sa fécondité, et il faut le soutenir. Ce n’est qu’en apprenant à estimer le célibat sacerdotal que l’on pourra aussi en montrer la beauté aux jeunes qui s’interrogent sur le choix de répondre à un appel de Dieu.

Il faut aussi faire attention à ce que vous dites des prêtres. Il y a aujourd’hui deux écueils : le fait de les mettre sur un piédestal, de les rendre intouchables, sauveurs du monde ou de l’Église comme malheureusement y contribue une certaine presse catholique, et le fait de passer votre temps à les critiquer, critiquer les homélies, ce qu’ils font, comment ils sont. Ces deux attitudes ne sont pas justes et ne contribuent pas à un terreau fécond pour l’éclosion et la réponse positive à des vocations sacerdotales. Des jeunes oseront répondre à l’appel de Dieu s’ils se sentent soutenus, encouragés par des gens qui restent à leur place ; s’ils sentent qu’on a besoin de prêtres, s’ils vivent de l’Eucharistie et qu’ils voient des paroissiens qui ont besoin de l’Eucharistie et des sacrements. Alors là, les vocations fleuriront.

 

Frères et sœurs, au cours de cette messe, prions pour tous les prêtres qui nous ont accompagnés dans notre vie chrétienne, pour tous ceux qui sont auprès de Dieu, pour tous ceux qui connaissent des difficultés dans leur ministère, qui sont tentés de baisser les bras ou de quitter l’Église, prions pour tous les prêtres qui vous accompagnent et vous édifient ; rendons grâce pour tous ceux qui vivent un ministère fécond, prions pour les vocations sacerdotales dont notre Église a besoin et pour tous les jeunes de notre paroisse, afin qu’ils puissent répondre en vérité, pour ceux qui sont appelés par Dieu, en Lui consacrant leur vie. Amen !

           

 
 
 

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