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Homélie du Mercredi des Cendres


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 Mercredi des Cendres

 

« Revenez à moi de tout votre cœur, dans le jeûne, les larmes et le deuil ! »

 

Chers Frères et sœurs,

 

            Je vous invite à considérer l’entrée en carême comme une chance, une grâce, qui nous est donnée. Trop souvent nous considérons le carême comme un temps fastidieux, nourri de privations, d’efforts, d’échec à tenir nos efforts. Mais le carême est d’abord un temps de grâce qui nous est donné pour prendre les moyens de nous mettre en vérité dans notre relation par rapport à Dieu, par rapport aux autres, et par rapport à nous-mêmes. Et ce temps de grâce est un temps de préparation au renouvellement de notre baptême.

 

            La symbolique des 40 jours que dure le carême s’est élaborée progressivement autour du chiffre 40 et autour des 40 jours et 40 nuits que Jésus a passés dans le désert avant de commencer son ministère public. La première origine du carême réside dans le temps de préparation au baptême pour les catéchumènes. Le carême est fondamentalement un temps de combat spirituel pour se préparer au sacrement de la vie nouvelle que nous recevons à l’occasion de la Résurrection de Jésus. Nous aurons donc l’occasion tout au long de ce carême de prier régulièrement pour les catéchumènes que Dieu a envoyés à notre paroisse, pour qu’ils puissent avancer en profondeur et en vérité vers Dieu et pour se préparer à recevoir le don de la nouvelle naissance et de la vie divine. Mais ce temps de préparation au baptême nous concerne nous-aussi ; il nous invite à nous préparer à renouveler nos promesses baptismales. L’occasion nous est donnée de redire oui à notre baptême, ce que nous ferons lors de la Vigile Pascale. Si le baptême nous a lavé de tout péché, notre nature demeure pécheresse et il est important de prendre le temps, au moins une fois par an, de regarder en vérité notre péché, ce qui fait obstacle à la grâce de Dieu, pour pouvoir nous convertir et nous disposer à recevoir à nouveau en profondeur la grâce de Dieu.

 

Ce temps de préparation est donc un temps de combat spirituel. À la suite de Jésus qui l’a vécu pendant 40 jours et 40 nuits dans le désert, l’Église nous donne trois armes pour combattre contre le mal, contre le péché et contre le démon. Ces trois armes sont la prière, l’aumône, et le jeûne.

La prière est la première des armes que Jésus nous invite à prendre pour combattre le péché. La prière consiste à se tourner vers Dieu, à revenir à Lui. Il faut non seulement prendre le temps de prier, mais encore soigner notre vie de prière. Celle-ci doit toujours être tournée vers Dieu et non vers nous. La prière est le lieu d’un combat, parce que lorsque nous voulons prier, le démon sait de manière ordinaire, par notre nature, nous détourner de la prière. C’est ce que nous expérimentons tous, lorsque notre esprit part à droite et à gauche, lorsque nous nous déconcentrons, lorsque nous pensons à autre chose et qu’il faut sans cesse revenir à l’objet de notre prière. L’Évangile que nous avons entendu insiste sur le fait de chercher à exister d’abord par rapport à Dieu et non par rapport aux autres. Prenons garde également à la mondanité qui nous guette dans nos relations, mondanité qui bien souvent suscite des regards de comparaison les uns envers les autres et qui fait naître frustration ou jalousie, mondanité qui conduit à rechercher à avoir de la considération et du prix aux yeux des autres et non pas d’abord aux yeux de Dieu. Le carême peut être un temps profitable pour mourir aux mondanités de toutes sortes et pour privilégier la seule relation à Dieu qui donne fondement et consistance à notre être. Je rappelle qu’il y a la prière des Laudes proposées les matins de semaine à la collégiale, l’Adoration perpétuelle qui, du Mercredi matin au Vendredi fin de journée, permet d’accueillir toute personne voulant venir adorer le Saint-Sacrement. Je rappelle qu’il y a des chemins de croix proposés tous les vendredis de carême.

Au sujet du combat spirituel, il nous a semblé intéressant avec mon équipe pastorale de vous proposer une conférence sur les embêtements et les attaques du démon. C’est à ce titre que nous accueillerons le Vendredi 15 mars à 20h à la collégiale l’exorciste du diocèse de Pontoise, le père Guy Emmanuel Cariot qui viendra nous parler du combat spirituel et du combat contre le démon.

Pour nous aider à entrer dans le temps de la Passion, nous avons également organisé une conférence sur le Saint Suaire, le linceul de Turin, conférence donnée par Monsieur Philippe Quentin le samedi 23 mars à 20h à la collégiale. À cette date-là, nous entrerons dans la Semaine Sainte.

L’aumône quant à elle, permet de soigner la relation aux autres. Elle doit être motivée non d’abord par le devoir, mais en premier lieu par la charité. C’est l’occasion de partager avec ceux qui sont démunis. Chacun peut trouver les petits gestes, les petites actions charitables qui peuvent soulager ceux que nous croisons. Au cours de ce carême, nous vous proposons de collecter vos offrandes pour soutenir un monastère syrien de Mar Yakub qui vient en aide aux pauvres et aux malheureux. Ce monastère a été bombardé et peine aujourd’hui à être reconstruit. Vous pouvez nous faire part de vos dons en précisant bien l’affectation pour le monastère de Mar Jakub. Mais vous pouvez aussi, comme chaque année, par vos dons soutenir les associations caritatives liées à la paroisse de Vernon : St Vincent de Paul, le Secours catholique, et l’Association Solidarité partage.

Le jeûne, quant à lui, permet de purifier notre relation à nous-mêmes. En modifiant notre alimentation, il permet de modifier profondément nos mécanismes de fonctionnement dans tous nos appétits humains. Le jeûne est une aide précieuse pour convertir notre nature. L’Église nous demande deux jours de jeûne : le mercredi des Cendres et le Vendredi Saint. Bien sûr, ceux qui ont la santé et qui peuvent faire plus, sont invités à faire plus.

 

Enfin frères et sœurs, pour que ce temps de carême soit réellement un temps de profond renouveau, il faut envisager de recevoir le pardon de Dieu avant Pâques pour se réconcilier non seulement avec Dieu, mais aussi avec les autres, et aussi avec soi-même. Une journée du pardon sera proposée le vendredi 22 mars à la collégiale de 10h à 18h. Différents prêtres seront disponibles pour vous recevoir et vous donner le pardon de Dieu. Ne passez pas à côté de cette grâce qui nous est faite d’être renouvelé par le pardon du Seigneur. Mais c’est une chose à laquelle il faut penser dès ce début de carême.

 

 

Frères et sœurs, portons nous tous les uns les autres dans la prière afin que nous n’arrivions pas seulement à faire personnellement un bon carême, mais que nous puissions vivre ensemble, en paroisse, un bon carême. Joyeux et Saint carême à vous tous !  Amen !

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