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Homélie de la Solennité du Sacré-Cœur de Jésus


Solennité du Sacré-Cœur de Jésus

« Vais-je les livrer au châtiment ?Non ! mon cœur se retourne contre moi. »

 

Chers Frères et sœurs,

 

            Je crois qu’aucun texte de l’Ancien testament n’exprime aussi bien la nature de l’Amour de Dieu envers les hommes. On développe souvent et la plupart du temps de manière injuste, l’idée selon laquelle l’Ancien Testament dépeindrait un Dieu guerrier, vengeur, punisseur, et le Nouveau un Dieu d’amour, bon et miséricordieux. Cette vision est évidemment caricaturale et révèle plutôt une méconnaissance de l’Ancien Testament. La lecture du livre d’Osée que nous entendons nous révèle les entrailles profondes de Dieu, et nous y percevons un amour parfait, infiniment supérieur à l’amour humain. Ce texte ne peut que nous faire prendre conscience que l’amour de l’homme demeure profondément en-deçà de l’amour divin. Je reprends quelques paroles du Prophète Osée : « Oui, j’ai aimé Israël dès son enfance. (…) C’est moi qui lui apprenais à marcher, en le soutenant de mes bras. (…) Je le guidais avec humanité, par des liens d’amour ; je l’ai traité comme un nourrisson qu’on soulève tout contre sa joue ; je me penchais vers lui pour le faire manger. (…)  Mon cœur se retourne contre moi ; en même temps mes entrailles frémissent. »

            Ce qui frappe à l’écoute de ces paroles, c’est que l’on voit que Dieu prend des sentiments humains pour aimer son peuple, mais même, c’est que Dieu aime son peuple comme une mère son enfant. La première lecture nous peint l’Amour de Dieu comme celui d’une maman ; la deuxième, comme celui d’un père : « C’est pourquoi je tombe à genoux devant le Père, de qui tout paternité au ciel et sur la terre tient son nom. » Ces lectures nous révèlent que l’Amour de Dieu est supérieur à l’Amour humain parce qu’Il est à Lui seul et en même temps Amour paternel et Amour maternel.

            Il est encore supérieur à l’amour humain parce qu’il répond au mal par l’Amour : « Vais-je les livrer au châtiment ? Non ! Mon cœur se retourne contre moi ; en même temps, mes entrailles frémissent. Je n’agirai pas selon l’ardeur de ma colère, ne détruirai plus Israël, car moi, je suis Dieu, et non pas homme : au milieu de vous, je suis le Dieu saint, et je ne viens pas pour exterminer. » Toute l’œuvre du salut est déjà donnée dans ces paroles ; toute la miséricorde de Dieu est déjà exprimée. Cet Amour divin, infiniment supérieur à l’Amour humain, s’est révélé, déployé et exprimé en Jésus.

 

            Je voudrais pour nourrir notre méditation sur le Sacré-Cœur de Jésus regarder avec vous sous deux angles le Cœur de Jésus. On y voit déjà un coeur blessé. Le Prophète Osée l’annonce : « C’est moi qui lui apprenais à marcher, en le soutenant de mes bras, et il n’a pas compris que je venais à son secours. »  Et plus loin : « Mais ils ont refusé de revenir à moi. » On distingue dans ces prophéties deux causes de blessure : l’indifférence, la non compréhension et le refus. À ces deux causes, nous pouvons ajouter le péché qui bien sûr blesse le Cœur du Christ. 3 réalités blessent donc le Cœur de Jésus : le péché des hommes, l’indifférence à son Amour et au Salut que Jésus nous offre et le refus de l’Amour. La pire offense n’est pas le péché, parce que le péché peut être pardonné et il ne présuppose pas forcément un refus d’accueillir Dieu ; il exprime qu’on a fait une autre choix que celui de Dieu en premier, on a préféré un autre bien que Dieu, mais le péché n’est pas forcément un refus de Dieu. Par contre, l’indifférence  (volontaire ou consciente j’entends) ou le refus catégorique de l’Amour de Dieu sont bien plus graves.  Abîmé, l’Amour peut être réparé ; refusé, il n’y a rien à faire. 

            Dans l’octave de la fête du Saint-Sacrement en 1675, Jésus présente lui-même son Sacré-Cœur en disant à Sainte Marguerite-Marie : « Voici ce cœur qui a tant aimé les hommes, qu’il n’a rien épargné jusqu’à s’épuiser et se consommer pour leur témoigner son amour et pour reconnaissance, je ne reçois de la plupart que des ingratitudes, par leurs irrévérences et leurs sacrilèges, par les froideurs qu’ils ont pour moi dans ce sacrement d’amour. Mais ce qui m’est encore le plus sensible est que ce sont des cœurs qui me sont consacrés qui en usent ainsi. »

            La dévotion au Sacré-Cœur de Jésus comporte en elle-même une dimension de réparation des offenses qui lui sont faites par nous-mêmes, offenses conscientes ou inconscientes, par notre monde, par nos frères et sœurs. N’hésitons pas à offrir notre Communion le 1er Vendredi du mois en réparation aux offenses et négligences faites au Sacré Coeur de Jésus, aux communions mal préparées ou sacrilèges ; n’hésitons pas à porter cette intention dans notre créneau d’Adoration lors de l’Adoration du Saint Sacrement, en réparation de l’abandon qu’a vécu Jésus à Gethsémani.

 

            La dévotion au Sacré-Cœur de Jésus nous montre une deuxième réalité ; le cœur de Jésus est aussi un cœur qui guérit, qui est source de grâce et de vie. L’évangéliste Saint-Jean nous rapporte : « Quand ils arrivèrent à Jésus, voyant qu’il était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes, mais un des soldats avec sa lance lui perça le côté; et aussitôt, il en sortit du sang et de l’eau. » Vous remarquez l’emploi des verbes « perça le côté » et « en sortit ». On a l’impression que c’est un trop plein qui va s’extraire ; comme si l’Amour de Dieu ne pouvait plus être contenu et enfermé dans un cœur. De plus, l’allusion au côté renvoie à la côte d’Adam à partir de laquelle a été créée Ève, montrant ainsi que l’Église prend naissance du côté transpercé de Jésus sur la croix. Cette blessure devient source de vie et source de grâce par l’eau et le sang qui en découlent, symboles des sacrements du baptême et de l’Eucharistie qui donnent la vie divine. La blessure due au péché devient une blessure d’Amour qui donne la guérison. Le Prophète Isaïe annonçait déjà : « Par ses blessures, nous sommes guéris. »

 

Frères et sœurs, la dévotion au Sacré Cœur de Jésus, la contemplation de son Cœur transpercé nous obtient la guérison non seulement du péché, mais aussi de notre humanité. Elle nous fait grandir dans l’Amour, dans la Vie. Que tous ceux dont l’Amour est blessé puissent trouver une consolation dans la dévotion au Sacré Cœur de Jésus ; que tous ceux dont l’Amour est heureux puissent trouver un épanouissement encore plus grand et plus fort. Que chacun de nous puisse offrir un peu de temps, un peu d’Amour en réparation aux offenses faites à Dieu. Amen !

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